LES INFILTRÉS

16/20


De Martin Scorsese
Avec Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson, Mark Wahlberg, Martin Sheen, Vera Farmiga, Alec Baldwin, …
Scénario : William Monahan
Musique : Howard Shore
Production : Brad Grey, Brad Pitt, Graham King, Gianni Nunnari
Distribution : TFM Distribution, Warner Bros. Pictures
Durée : 2h30
Sortie : 29 novembre 2006


S’inspirant d’Infernal affairs, le nouveau film de Martin Scorsese présente la criminalité à travers la violence des scènes et le ton agressif des propos. Les répliques coup de poings, les rapports de force et les scènes violentes personnifient avec intensité un royaume de gangsters admirablement dépeint. Deux points de vue parallèles s’offrent à nous : celui d’un flic infiltré dans la pègre et celui d’un indic infiltré dans la police. Et c’est le chassé-croisé entre ces deux points de vue qui donne du rythme au scénario.

Pour appuyer la cadence soutenue de l’histoire, Howard Shore signe une partition aux tonalités espagnoles qui fait penser à une corrida, dans laquelle les protagonistes sont tour à tour taureau et toréador. Une musique parfois décalée lors d’un crime, qui accentue ainsi les manigances des infiltrés. Elle est d’autant plus décalée que dans cette course-poursuite, on ne sait plus qui est le chat et qui est la souris. Et même si cette traque est ponctuée de quelques transitions bien trouvées (notamment celle en forme de viseur d’arme), elle n’empêche pas de minces longueurs de s’infiltrer dans l’histoire.

En intégrant des éléments tels des enfants de choeur, un enterrement, des prêtres et des confessions, cette version scorsesienne se teinte de religion, censée symboliser la foi, le droit chemin et donc la loyauté. Police, corruption et religion sont les trois thèmes traités dans le film. Ces trois notions n’ont rien en commun, et pourtant Scorsese réunit les trois avec virtuosité. Il en résulte donc des contradictions, qui donnent une dimension plus forte à ce polar, déjà marqué par le style direct et sans pitié des insultes qui fusent.

Enfin, la trame scénaristique bien tissée est servie par un quatuor d’acteurs brillants. Jack Nicholson, Matt Damon, Leonardo DiCaprio et Mark Wahlberg jouent tous les quatre avec brio, panache et passion. Jack Nicholson joue le parrain de Boston, Mark Wahlberg impressionne par ses multiples provocations et agressions verbales, les jeunes Matt Damon et Leonardo DiCaprio jouent les infiltrés avec poigne. Avec les autres acteurs, ils manifestent leur talent dans la psychologie des personnages qu’ils interprètent et le suspens omniprésent de l’intrigue dans laquelle ils évoluent.

Top des Taupes.

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