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20 octobre 2007

99 F

99_F___26

14/20


De
Jan Kounen
Avec Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin, Patrick Mille, Vahina Giocante, Elisa Tovati, Nicolas Marié, …
Scénario : Bruno Lavaine, Nicolas Charlet, d’après le livre de Frédéric Beigbeder
Production : Film 99 Francs, Arte France cinéma, Pathé
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h40
Sortie : 26 septembre 2007


C’est sur le même ton moqueur et très caricatural que Jan Kounen adapte le livre de Frédéric Beigbeder. Il signe un tableau au vitriol du monde de la publicité, à base de personnages odieux et de séquences crues. Dès la première scène, le film nous invite chez Octave, le personnage principal, qui se réveille avec la gueule de bois au milieu de corps nus, d’excréments, de vomi et de poudre blanche. Dans la suite, on a l’impression que les personnages passent leur temps à vomir et à se droguer, le tout sur des rythmes techno.

Ce style trash et rentre-dedans ne s’arrête pas uniquement aux images. Les répliques sont elles aussi acides et directes. 99 francs s’ouvre et se clôture de la même façon : « tout s’achète : l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi… surtout moi ». Ce genre de message percutant fait miroir au cynisme du protagoniste et reflète en même temps une partie de la réalité. Tout le long, la pub – vu à travers les yeux d’Octave – est l’univers du profit. Sans argent, pas de pub et sans pub, pas d’argent. « L’homme est un produit comme les autres, avec une date limite de vente. » Mais avec le recul, Octave retourne sa veste en sabotant un spot télé.

Loin de ses rôles comiques habituels, Jean Dujardin excelle dans un rôle de composition, dans lequel il incarne l’arrogance et le cynisme avec facilité. Sur l’aspect technique, Jan Kounen a pris le soin de nous donner une vision assez complète du métier de publicitaire au moyen d’une mise en scène originale. On assiste à une prise de brief client, au concept de pub fait en 2 minutes, au tournage de la pub, au packshot… Pour la fin, on nous propose de choisir entre deux fins alternatives, l’une dramatique, l’autre en happy end. Dans les deux cas, le dénouement est en décalage avec le reste par son manque de vitalité.

Avec ce portrait pessimiste du milieu de la pub, les créatifs passent pour des gens très bien payés à ne rien faire, qui occupent leur temps à se moquer et à se camer. Quant aux clients, ils passent pour des industriels impitoyables et pointilleux. Quoique le spectateur pense, le film clôture sa réflexion avec un message qui fait réfléchir : « chaque année, 500 milliards de dollars sont dépensés en publicités. 10% suffirait pour stopper la fin dans le monde ». Un dernier pic à la Michael Moore qui achève la profession.

Jean Dujardin, fils de pub.


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