NE LE DIS A PERSONNE

18/20


De Guillaume Canet
Avec François Cluzet, Marie-Josée Croze, André Dussollier, Kristin Scott Thomas, François Berléand, Nathalie Baye, Jean Rochefort, Guillaume Canet, …
Scénario : Guillaume Canet, Philippe Lefebvre, d’après le roman d’Harlan Coben
Production : Les Productions du Trésor, Europa Corp, M6 Films
Distribution : Europa Corp
Durée : 2h05
Sortie : 1^er novembre 2006


Les affiches, les reportages, la bande-annonce et les interviews font la promotion du nouveau millésime Canet, donc en totale opposition avec le titre du film. A regarder l’affiche, le blanc sur du rouge fait penser à un innocent noyé dans un bain de sang. La vérité n’est pas loin, puisqu’il s’agit d’un innocent mouillé à tort dans le meurtre de sa femme. L’idée est plutôt vendeuse. Alors si Guillaume Canet officie, après son brillant Mon idole, et que le casting est aussi prestigieux, le thriller s’annonce intéressant.

Hormis une musique qui ne retient pas spécialement notre attention, le reste brille sur tous les plans. Après un début qui donne l’impression de patauger, le scénario aux nombreux rebondissements et la mise en scène haletante, couplée aux dialogues de qualité, font monter l’adrénaline à coup sûr. Tous les acteurs donnent une interprétation sublime de leurs personnages au caractère bien trempé : le pédiatre qui échappe à la police, le policier tatillon, l’avocate-star qui a le dessus…

Des rapports de force s’installent et amplifient la tension du scénario nerveux, l’humour pointe son nez pour mieux faire respirer le suspens exaltant, les références à l’actualité font sourire (la police qui n’est pas la bienvenue dans les quartiers difficiles), les symboles donnent une autre dimension au film (le cerf qui sort de la forêt sans se faire tuer fait écho au héros, sorti vivant de la chasse à l’homme dont il était victime) et enfin la réalisation donne du punch à une histoire déjà bien rythmée par des scènes étonnantes.

La course-poursuite sur le périph est impressionnante : la scène ne dure que quelques secondes, mais elle marque le début d’une chasse à l’homme frénétique. Dans un film policier traditionnel, l’identité du tueur est révélée à la toute fin. Avec les explications, le tout est réglé en cinq minutes. Ici, le dénouement s’étale astucieusement sur une bonne partie du film, laissant ainsi place à un lot de surprises, de témoignages, de découvertes et de retournements de situation jusqu’à la toute fin. Tout y est bien ficelé et magnifiquement tourné.

Dîtes-le à tout le monde !

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