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8 novembre 2006

SHORTBUS

18682196

12/20


De John Cameron Mitchell
Avec Sook-Yin Lee, Paul Dawson, Lindsay Beamish, PJ DeBoy, Raphaël Barker, Jay Brannan, Peter Stickles, …
Scénario : John Cameron Mitchell
Production : Process Productions, Q Television
Distribution : Bac Films
Durée : 1h42
Sortie : 8 novembre 2006


New York. Un homme urine dans sa baignoire puis filme son auto-fellation. Lui-même est observé par un voyeur dans l’immeuble d’en face. Dans un autre quartier, une dominatrice sadomasochiste fouette un de ses esclaves. Un peu plus loin, une sexologue simule l’orgasme avec son mari. Tous fréquentent le Shortbus, un club underground où le sexe se consomme à volonté. Malgré une entrée en matière très inattendue, étant donné le style direct et assez explicite de la réalisation, ce film tragi-comique traite d’hédonisme libertin sur fond de névrose avec audace.

Pari osé, relevé par une manière de filmer olé-olé qui peut choquer à première vue, mais qui aborde de façon originale le thème de la sexualité, de l’amour et de la mort. Pour personnifier ces thèmes, des acteurs inconnus ont été recrutés par petites annonces. Et ils s’en sortent bien. A regarder leurs moments d’intimité, le spectateur est placé au rang de voyeur. D’ailleurs, le gérant du Shortbus le dit : « en regardant, tu participes ». En tout cas pas aussi voyeur que Caleb, le petit pervers qui observe un couple d’homos dont il veut préserver l’apparent bonheur.

Des coupures d’électricité puis une panne généralisée dans toute la ville matérialisent les tensions dans l’air, les moments où les personnages ont des doutes ou quand une engueulade se profile à l’horizon. Autre grand symbole : la statue de la liberté. Les personnages sont libres, ils font ce qu’ils veulent de leur vie sexuelle : en cherchant comment atteindre l’orgasme, en invitant une troisième personne dans le couple… Ils sont tellement libres que certains se sentent seuls et abandonnés. La liberté leur fait perdre leurs repères, mais c’est l’Amour qui les sauve.

Sur le plan formel, des répliques travaillées, des scènes de sexe mi-érotiques mi-pornographiques et une mise en scène aussi déjantée que la réalisation. New York prend alors la forme d’une maquette en carton, pour accentuer la fragilité du monde qui entoure ces personnages, comme s’ils avaient peur du changement. Enfin, c’est dans une atmosphère triste et désespérée que les scènes cochonnes sont filmées tel un spectacle jouissif. Et comme le sexe est lié au mental, l’amour libère les esprits dans une ambiance de cabaret festif.

Free, sex and fun.


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